mercredi 21 juillet 2010

Garderie et Femme





5h15 AM.
Le chant des coqs sur le toit et dans la coure m'annoncent la venue d'un nouveau jour dans Pascuales. Après m'être réveillée, je sors de sous mon voile : protection contre tout les monstres qui peuplent les nuits équatoriennes ; maringouins et autres...

À 8 heures, les enfants arrivent à la garderie. Certain souriants, d'autres moins. Peu importe, les animatrices, de véritables fées, ont vite fait de faire sourire tout le monde. Les activités commencent. Les cris de joies, les batailles et l'imaginaire sont au rendez-vous.

La plupart des enfants ici sont issus de familles en difficultées. Beaucoup de familles sont composées de mères célibataires et de leurs enfants. La garderie c'est donnée le but suivant: permettre à des mères monoparentales de pouvoir travailler. Comme elles sont forte, ces mères seules qui ont laissé mari et famille pour diverses raisons. Elles ont parfois été battue, certaine le sont encore.

Parlons de force et de femme.
Une chose nous frappe ici, moi et Andréann.
Les femmes vivent des épreuves atrocement difficiles et elles les surmontent.
La preuve, elle sont là pour nous en parler, d'ailleur souvent avec le sourir. Comme elles nous l'ont dit: on cache notre souffrance avec des sourrires.

Pourtant, malgré leurs forces immenses, les femmes n'ont jamais confiance en elle.
Et je crois pouvoir généraliser sans exagérer.

Est-ce le machisme qui fait que ses femmes se sentent continuellement inférieures...
Les hommes, sans exeption connue à ce jour, donnent des ordres, se plaignent sans cesse et ne font rien de domestique sinon critiquer leurs épouses.
À croire que c'est le sport local.

Impossible de montrer à tricoter à ma mère, reine des fourneaux et de la dextériter à mes yeux, car elle se dit trop empotée pour cette pratique artisanale pourtant fort simple.

Pour rajouter une critique à celles de leur maris, elle ont la peau couleur café.
Toutes les publicités ici représentent des femmes blanches, aux yeux bleus et aux cheveux blonds. Dois-je vous dire que personne ici n'a les yeux bleu?!
Doit-on se surprendre plus tard quand, dans la rue, une étrangère nous aborde en nous disant: si j'avais ta peau, tes cheveux et tes yeux, tout serait parfait dans ma vie!

On a parfois cette impression, peut-être fausse, que quelqu'un quelque part a avantage à ce que la machisme perdure.
Si les femmes d'ici connaissaient leur force, comme leur pouvoir pourrait être grand dans ce petit pays!

4 commentaires:

  1. Ma douce Camille,
    comme ton sang de femme humaniste doit bouillir souvent en voyant tant d'injustice et de contrôle au grand jour. Ici aussi on a nos inégalités, mais on dirait qu'elles sont plus cachées, plus hypocrites.
    Je sais que ça semble dur, mais je pense que beaucoup de comportements partent de la mère.
    En ne se faisant pas confiance elle perpétue l'image de la femme faible et souvent elle éduque ses fils à être des petits machos narcissiques.
    Heureusement qu'il y a des institutions comme celle de ta garderie pour venir en aide et peut-être sensibiliser les femmes aux forces qui les habitent.
    Soit aimante et valorisante pour elles.
    Je ne sais pas si tu te souviens, Normand avait l'habitude de dire:« Pour savoir si un garçon sera un bon amoureux pour toi, regarde la façon dont il se comporte avec sa mère.» Je pense de plus en plus qu'il avait raison.

    Soit forte ma Poulette... je t'aime !

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  2. "Maman, les femmes que je vois sur les publicités ne sont pas comme les femmes que je vois dans la rue!" Camille 5 ans.

    Comme quoi ton regard critique de la société en général et de la condition de la femme en particulier ne datent pas d'hier.

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  3. Quelle belle femme tu es ma chere Camille...
    Je suis maintenant chez Nicole et elle fait dire qu' elle a oublie de signer son dernier message... tu l'as probablement reconnue... celui qui fini par: "ma belle chouette".
    Demain, Josee Nicole et moi allons a New York.... on va marcher, rire et passer du temps ensemble... j'ai vraiment hate!
    Bisou xxx

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  4. Ton message me touche beaucoup.
    Bien sûr, j'ai eu l'occasion de voir cette "infériorisation systématique" des femmes, en Équateur, les ordres donnés et les publicités "américanistes"...
    Pourtant, j'en retiens d'abord la force de ces femmes, que j'ai trouvées tellement engagées, capables, que j'ai vues souvent, aussi, bien en contrôle de leur vie et de leur maisonnée... J'ai vécu, à Saraguro, dans une maison de femmes, et j'en suis revenue avec une nouvelle fierté, avec le droit de marcher la tête haute et de regarder un homme dans les yeux, d'égal à égal.
    Par ailleurs, je n'ai aucun doute que, pour ces petites filles que tu as côtoyées à la garderie et à la maison, tu resteras un modèle, elles garderont le souvenir d'une femme libre, qui n'a pas à baisser la tête... et d'une femme très aimante et attentionnée.
    Et si cela peut faire une toute petite différence, quand elles grandiront... ce sera ça de plus de changé dans le monde.

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